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Finances publiques : l’impuissance publique ne doit pas être une fatalité

Le dérapage des finances publiques semble désormais hors de contrôle. Le déficit des comptes 2024, initialement prévu à hauteur de 5,1% du PIB, est annoncé à 5,7%. Pour mémoire en 2020, au pire du Covid et à l’époque du « quoi qu’il en coûte », le déficit public était de 9%. Et ce, alors que l’argent public coulait à flot. Mais au moins on savait pourquoi.

Après l’Etat, les collectivités territoriales rentrent dans la danse des dépenses incontrôlées.  Ainsi, sur un an, les dépenses de fonctionnement des collectivités ont progressé de 7%... au même rythme que l’augmentation des produits de la fiscalité directe locale. Et il est désormais à craindre que cette augmentation des frais de fonctionnement ne se fasse au détriment des investissements, pourtant utiles à l’activité d’un grand nombre d’entreprises.

Dans ce contexte, la CPME tire le signal d’alarme. Elle rappelle la fragilité actuelle du tissu économique, illustrée par un nombre record de défaillances d’entreprises. L’inquiétude gagne du terrain dans les entreprises et les carnets de commandes se dégarnissent, incitant les entreprises à suspendre les investissements.

Ce ralentissement de l’activité n’est évidemment pas sans conséquence sur les rentrées fiscales qu’il s’agisse de la TVA ou de l’impôt sur les sociétés dont les recettes sont en baisse.

Il est désormais plus qu’urgent de réduire les dépenses publiques et de prendre enfin les décisions courageuses qui s’imposent en réformant l’action publique. La solution de facilité consistant à augmenter davantage encore les prélèvements obligatoires ne ferait qu’accélérer la catastrophe en décourageant ceux qui font tourner l’économie de notre pays, déjà champion d’Europe des prélèvements obligatoires.

Rappelons également que la progression des salaires dans les entreprises privées dépasse l’inflation. L’urgence n’est donc pas de s’immiscer dans la gestion des entreprises. Elle est de ne pas laisser la sphère publique hors de contrôle. L’impuissance publique ne doit pas être une fatalité. Il est temps de reprendre le volant.